Notre mobilier contemporain n’a jamais été aussi pléthorique : lits classiques et escamotables, canapés d’angle et convertible, tables en tous genres, etc. S’il est vrai que nos meubles n’ont cessé de s’étoffer au fil des siècles, chaque époque compte un nombre incalculable d’inventions et l’Olympe n’y a pas échappé.
Présents dans les mythologies grecque et romaine ou inspirés de ces dernières, les meubles occupent une place de choix. Trois de ces meubles les plus marquants ont retenu notre attention !
Pour aller plus loin : découvrez l’histoire de la marqueterie ou encore comment dormaient les rois.
Sommaire
1. Le trépied de Delphes
Associé aux célèbres oracles de la Pythie, le trépied de Delphes apparaît dans la tradition mythologique grecque. Alors qu’Hercule se rend à Delphes pour expier les meurtres de son frère et de son père, l’oracle refuse de se prononcer. En colère, le héros commença à s’emparer du trépied provoquant l’intervention d’Apollon. Seul Zeus réussit à les séparer.
En l’absence de la Pythie, une branche de laurier était disposée sur la vasque du trépied rappelant l’appartenance et la consécration de ce meuble au dieu Apollon.
Participant de la tradition mythologique, l’existence du trépied n’en est pas moins attestée archéologiquement. On retrouve son nom d’origine, ti-ri-po-de pour trois pieds, en linéaire B dans les tablettes d’argile retrouvées à Mycènes.
Pièce représentant Apolon et un trépied de Delphes | 310 Avant JC
À quoi ressemblait un trépied ?
À Mycènes, Comme son étymologie l’indique, le meuble cultuel dispose de trois pieds droits reliés par un cerclage de bronze et surmontés par une vasque conçue dans le même matériau. De quelques centimètres à un mètre de hauteur, le meuble se pare le plus souvent de sculptures mythologiques dites en ronde-bosse, conçues en trois dimensions sur un socle avant d’être rattachées au corps du trépied.
Trépied de bronze avec serpents sculptés.
Mentionné dans les récits d’Homère à plusieurs reprises, le trépied récompense les vainqueurs de concours, chargés de les déposer dans un sanctuaire dédié à une divinité.
2. La Psyché
Symbole de la période Art déco, la Psyché est un meuble doté d’un grand miroir positionné sur un châssis mobile pour permettre de se regarder de pied. Attaché par le milieu à deux montants du châssis, le miroir devient alors parfaitement inclinable.
Son nom est directement rattaché à la princesse de la mythologie grecque Psyché, élevée au rang de déesse suite aux différentes épreuves imposées par la déesse Aphrodite. Jalouse de la beauté de Psyché, Aphrodite envoya son fils Eros qui tomba littéralement amoureux de la princesse. Zeus lui accorda le statut de déesse afin qu’elle puisse poursuivre son aventure auprès d’Eros et ainsi accéder à l’immortalité.
Une Psyché d’acajou et de bronze.
Le meuble Psyché inspira de nombreux artistes des années 1920 à 1930. Au cœur des peintures d’Auguste Toulmouche ou encore de Berthe Parisot, la Psyché occupe une place de choix pour les femmes s’admirant au cours de leur toilette et indique la présence de plus en plus importante du miroir dans le quotidien.
3. L’Athénienne
Brûle-parfums, vasque ou encore jardinière, l’Athénienne est un meuble à trois fonctions apparu dans la seconde moitié du XVIIIème siècle suite à la présentation du tableau éponyme de Joseph-Marie Vien, La Vertueuse athénienne. L’artiste y représente une prêtresse penchée au-dessus d’une vasque intégrée dans un meuble à trois pieds célébrant le culte d’Athéna.
Joseph-Marie Vien – La Vertueuse Athénienne.
Le premier acquéreur de cet meuble original fut Napoléon Ier qui passa commande à l’artiste Martin-Guillaume Biennais en 1800. Toujours visible au Musée du Louvre, l’Athénienne de Napoléon présente une qualité d’exécution remarquable.
Alliant l’orfèvrerie et l’art de la tabletterie, le meuble en bois d’if et bronze doré se dote d’une aiguière en argent en son milieu, de pattes de lion sur les tablettes inférieures et de cygnes semblant porter la bassine. De nombreuses figures mythologiques décoratives ornent l’ensemble.
L’Athénienne de Napoleon.
On dit que l’empereur conserva ce meuble original pour faire sa toilette jusqu’à son dernier souffle sur l’île de Sainte-Hélène. L’Athénienne de Napoléon fit des émules à travers l’Europe entière.