Qu’ils raisonnent particulièrement avec nos souvenirs d’enfants ou tout simplement reflets de notre imagination, les meubles de nos grands-mères éveillent la curiosité dès l’instant où l’on en prononce leurs noms: le rouet, la bonnetière et le confiturier. Objets du quotidien, ils entraient dans le foyer à l’heure du mariage et accompagnaient la vie des époux. Pour filer, ranger des coiffes ou encore des pots de confiture, les meubles de nos aïeux avaient un rôle très spécifique. Parfois encore présents dans nos intérieurs, ils revêtent aujourd’hui une fonction davantage décorative que fonctionnelle.
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Sommaire
Le rouet, meuble incontournable pour filer
Avant le XVème siècle, le filage de fibres végétales était principalement effectué avec un rouet à grande roue. On devait tourner manuellement la roue pour actionner le fuseau grâce à une courroie.
Si cette invention venue de Chine permit d’accroître le volume de filage, il n’en restait pas moins incomplet, car l’embobinage devait s’accomplir séparément.
Il faut attendre le XVème siècle pour voir apparaître un métier beaucoup plus sophistiqué, le rouet à épinglier. Muni d’une quenouille, le rouet à épinglier permet de filer et d’embobiner en même temps. Cela n’a l’air de rien et pourtant. Au XXème siècle, les filatures mécaniques s’inspiraient encore largement de ces métiers manuels.
Conçu en bois, le rouet avait sa place dans le trousseau des jeunes femmes prêtes à se marier. Au fil des siècles, le rouet se pare de sculptures et d’incrustations pour allier décoration et usage.
Un rouet en utilisation.
La bonnetière, l’armoire à linge.
C’est en Normandie que naît la bonnetière, cette armoire dotée d’un seul vantail, destinée à ranger des coiffes et des bonnets au XVIIIème siècle. Très vite, l’armoire fait des émules dans les régions limitrophes, en Bretagne et en Vendée, mais pas que. Le Sud-Ouest est aussi vite conquis.
Généralement de conception rustique, elle peut aussi se révéler de très bonne facture dans les maisons bourgeoises. On trouvait souvent un tiroir à mi-hauteur de l’armoire pour ranger les dentelles à plat.
Une Bonnetière.
Bon à savoir :
Depuis le Moyen-âge et jusqu’à la révolution française, le métier de bonnetier appartenait à l’un des Six Corps de métier des marchands de Paris. Dotés de leur propre armoiries, les fabricants et marchands de mitaines, gants et autres bonnets disposaient d’un bureau dans la rue des Écrivains aujourd’hui disparue.
Le confiturier, pour les pots de “bonne maman”.
Comme son nom l’indique, ce petit meuble abritait les pots de confiture et de marmelade confectionnés avec les fruits d’été pour toute l’année.
Confectionné à partir du noyer, de l’épicéa ou encore du sapin, le confiturier était placé dans une pièce bien tempérée afin de préserver la qualité des pots.
Un confiturier.
Si ce meuble peut contenir bien d’autres objets, son appellation révèle l’importance du pot de confiture, connue depuis l’Antiquité. Autant adorée que diabolisée, la confiture était autrefois réservée à une élite, le sucre entrant dans sa composition n’étant pas à la portée de toutes les bourses.
Le saviez-vous ?
La vente de sucre était autrefois réservée aux seuls apothicaires. Il faut attendre la fin du XVII siècle pour que les épiciers aient le droit exclusif de vente de sucre, faisant passer l’or blanc du statut de médicament à produit gastronomique de luxe.