Détestée puis adulée après sa mort, la Reine Marie-Antoinette est au coeur des attentions historiques. Si le moindre détail de sa vie a aujourd’hui été étudié, dont son cadre de vie, la richesse de son mobilier mérite d’être évoqué. Mentionner les meubles élaborés pour Marie-Antoinette, c’est aussi sortir du quasi anonymat des artisans illustres, à l’instar de Jean-Henri Riesener, ébéniste favori de la Reine. Si un article ne suffit pour vous présenter l’étendue de ce patrimoine mobilier, nous tenterons de vous plonger dans un univers où marqueterie de bois précieux, feuille d’or et autre marbre sont les références !
Sommaire
Les meubles du cabinet intérieur de la Reine
Situés dans le corps central du Château de Versailles et plus précisément dans le Petit Appartement de la Reine, les cabinets intérieurs occupaient deux étages.
Aujourd’hui disparu au profit du cabinet doré, le cabinet intérieur du premier étage fut réaménagé sous ses ordres à partir du mois de mai 1779. Tranchant avec l’ordonnance de la pièce telle que l’avait souhaitée Marie-Leszczynska, le cabinet intérieur fut aussi doté de nouvelles décorations. Soieries lyonnaises aux coeurs ornés de fleurs aux murs, en lieu et place des panneaux de boiseries, incrustation de marbre bleu turquin dans les miroirs situés entre les fenêtres : si ces changements décoratifs marquent la pièce du sceau de la Reine Marie-Antoinette, les meubles n’étaient pas en reste.
Des sièges pensés par Jacques Gondoin, dessinateur du mobilier de la Couronne de 1769 à 1784, prirent place dans le cabinet intérieur tapissés des mêmes soiries que l’on trouvait sur les murs et dorés par Gaspard-Marie Bardou. Les tissus ont aujourd’hui disparu mais les sièges subsistent !
Lit à baldaquin de Marie Antoinnette – Reine de France – Versailles
D’autres meubles détenus par la Wallace Collection furent livrés en 1780 par Riesener, dont nous évoquions le nom lors de notre introduction, dont :
- une table en bronze avec des panneaux imitant les pierres dures aujourd’hui exposée au musée du Louvre, ayant subi quelques modifications;
- un secrétaire en chêne et marbre de Carrare doté de 6 tiroirs ainsi que 6 casiers différents dont le plus grand cachait un compartiment secret pour la partie haute et 4 tiroirs et 2 casiers pour la partie basse. Décoré d’une allégorie représentant un arbre, le sycomore et un coq gaulois, le panneau d’abattant est en marqueterie de bois précieux orné d’une frise en bronze doré. Des motifs floraux viennent féminiser l’aspect d’apparence plutôt masculine du meuble;
- une commode dite à ressaut ornée de bronzes dorés, c’est à dire dotée d’une façade dont l’alignement n’est pas linéaire, dans un pur style Transition, entre le style Louis XV à rocaille et le style néoclassique de Louis XVI. Recouverte d’un marbre vert des Alpes, la commode est constituée de panneaux en marqueterie de plusieurs bois dont le houx. Un trophée pastoral intégrant des guirlandes de bleuet, de jasmin, de rose et de cornemuses trône au centre de la façade.
Le « serre-bijoux » de Marie Antoinette – Versailles
Collection automne-été
A l’instar de nos saisonnalités de collections de prêt à porter, Marie-Antoinette faisait elle aussi varier la décoration de ses cabinets ainsi que de son mobilier à travers les soieries d’or jaune, rose et bleu recouvrant les sièges par exemple.
Les meubles du Petit Trianon, écrin de verdure de Marie-Antoinette
Le Petit Trianon de la Reine Marie-Antoinette
Offert en 1774 par le roi, le Petit Trianon révèlera sans doute le mieux les goûts de Marie-Antoinette en matière de décoration et d’ameublement.
Son attrait pour la simplicité de la vie rurale sera ainsi très présent sur les murs de soieries mais aussi des tissus recouvrant les meubles, à travers des motifs de fleurs en guirlande et de trophées pastoraux à l’instar du mode de vie que la Reine Marie-Antoinette adopta dans son lieu. Ce courant naturaliste tranchait avec le néo-classicisme davantage en vigueur dans la seconde partie du XVIIIème siècle, si bien qu’on le qualifia de style de Transition.
Intérieur et mobilier du Petit Trianon
Parmi la multitude de meubles présents au Petit Trianon, un secrétaire attire particulièrement l’attention avec sa marqueterie en résille initialement en rose. Plus petit que celui du cabinet intérieur de la Reine pour correspondre davantage à l’atmosphère intimiste du lieu, le secrétaire est aussi constitué d’un bâti de chêne et de marbre de Carrare. Trois enfants apparaissent sur le bandeau de la frise et un sacrifice à l’amour en ovale sur l’abattant. Richement ornés de volutes en bronze doré, les angles supérieurs sont aussi recouverts de chutes de feuillages et de fleurs.
Détails du mobilier du Petit Trianon
Un détail sur ce meuble fait toute la différence. La face des tiroirs est composé de trois bois, le tulipier, l’ébène et le buis, bordée d’un bois de violette.
Le Garde-Meuble de la Reine
A l’instar du Garde-Meuble de la Couronne dans lequel était recensé l’ensemble du mobilier créé pour les palais royaux, la Reine Marie-Antoinette disposait elle-aussi de la possibilité de commander ses meubles au Garde-Meuble de la Reine en toute indépendance. La plupart des documents de ce dernier ayant disparu, il reste aujourd’hui compliqué d’attribuer pleinement l’appartenance de certains meubles à la Reine, les relations parfois tendues entre les institutions administrées par une seule et même personne rendant compliquée une pleine dissociation.
Bonjour,
Je recherche des informations sur le lit “en chaire à prêcher” sculpté par Pierre Claude TRIQUET livré en 1788 pour Marie-Antoinette au Petit Trianon ainsi que des informations sur ce sculpteur. Je n’en trouve aucune.
Merci d’avance.