Rechercher, et surtout trouver, un meuble ancien n’est pas une mince affaire. Entre ce qui paraît ancien et qui ne l’est pas, entre ce que l’on trouve beau et qui n’a aucune valeur et les usurpateurs de toutes sortes, il n’est pas simple de s’y retrouver.
Voilà les 10 premières questions à vous poser avant de faire une mauvaise affaire !
Sommaire
#1 Est-ce un meuble original, une copie ou un faux ?
Les trois sont très différents et il s’agit d’abord de connaître leur définition. Le premier et le dernier sont les plus simples…
- Un meuble ancien original est un meuble véritablement de son époque aux caractéristiques connues qu’un expert peut authentifier comme tel. Aujourd’hui, il doit avoir au moins cent ans.
- Un meuble de style, n’est pas sans valeur. Il faut savoir qu’il était courant au XIXème siècle que des ébénistes reconnus reproduisaient des modèles du XVIIIème siècle et de bien d’autres époques !
- Un faux ou une copie, c’est tout à fait autre chose et c’est une véritable usurpation. Il consiste à faire passer un meuble récent comme un meuble ancien en faisant par exemple vieillir artificiellement le bois en l’entreposant dans un endroit humide ou en le soumettant à un traitement à la fumée.
#2 Existe-t-il des traces de restauration ?
Ces traces ne sont pas forcément une mauvaise nouvelle ! Si la restauration est légère, le risque d’être face à un faux est réduit et peut même donner une valeur supplémentaire au meuble. En revanche, une rénovation quasi complète doit vous alerter. Il faut d’ailleurs faire particulièrement attention aux corniches des armoires.
#3 Comment puis-je reconnaître la patine d’un meuble ancien ?
Le meuble d’époque possède une patine particulière qu’aucune teinte du commerce ne peut égaler puisqu’elle ne colore que la surface. Elle est profonde et chaude, souvent sombre. La lumière du jour a fait son œuvre et a pénétré au fil du temps dans les fibres du bois.
#4 Le meuble que je convoite a t-il des trous de vers ?
La première chose à savoir est que toutes les essences de bois ne sont pas concernées. Si supercherie il y a, elle est facile à mettre à jour pour celui ou celle qui connaît la technique… Les faux trous sont créés artificiellement avec une pointe ou même des plombs de fusil de chasse. Ils sont droits tandis que les trous naturels des vers sont irréguliers. Il suffit donc d’essayer d’enfoncer une aiguille : si elle rentre dans le trou, celui-ci est un faux !
#5 Suis-je en mesure de constater des traces d’usure du temps ?
Les extrémités du meuble doivent obligatoirement être usées ou comporter des traces du temps. En d’autres termes, une arête saillante est un très mauvais point. L’usure, les traces de coups, les « pocs » comme on dit sont des détails auxquels il faut faire particulièrement attention, certaines copies de mauvais goût en ont !
#6 Les techniques d’assemblage sont-elles conformes à l’époque supposée du meuble ?
Un meuble ancien doit obligatoirement comporter des chevilles sur son corps et ses portes. Les queues d’aronde, systèmes de jointure composés d’un tenon en forme de trapèze qui s’emboite dans une rainure de la même forme, est de la même manière un bon indice de l’ancienneté du meuble. En effet, du mobilier plus récent sera plutôt renforcé par des vis et des équerres.
De la même manière, il ne faut pas hésiter à ouvrir les portes pour vérifier la présence de traces de scie irrégulières sur les planches du fond, les plafonds et les planchers.
#7 Dois-je faire attention au bois utilisé ?
Tous les bois n’ont pas la même valeur. Le bois de chêne et le bois de noyer font par exemple partie des essences les plus recherchées tandis que le pin et le mélèze le sont moins. Les bois exotiques comme le bois d’acajou ou l’amarante peuvent être classiques des meubles du XVIIIème.
Lit Art nouveau Louis Majorelle en bois d’acajou
#8 Suis-je capable de déterminer le style d’un meuble ?
A chaque époque son style de meuble. Si, par exemple, le mobilier Louis XIV peut être écrasant, le style Louis XV se veut beaucoup plus léger. Le style Empire est quant à lui fort ostentatoire. Sachez aussi reconnaître les meubles design et le mobilier régional dont la valeur est généralement minime (Sauf certaines pièces rares). En étant capable de repérer les différents modèles, vous serez à même de déceler les erreurs et mélanges stylistiques des faux meubles anciens.
#9 Le meuble que j’ai sous les yeux est-il estampillé ?
Sachez que l’estampille peut se trouver à différents endroits du meuble : sur les montants, sur le plateau… Il faut savoir aussi que les maîtres menuisiers ont l’obligation de signer leur meuble à partir de 1743. Il leur fallait marquer au fer leurs initiales ou leur nom. Dans la loi, l’impératif d’estampiller ses créations disparaît à la Révolution mais reste coutumière dans les faits tout au long du XIXème siècle (époque des fauteuils Voltaire ou encore du mobilier cathédrale et bien d’autres…).
Table d’appoint estampillée Louis Majorelle
#10 Puis-je faire appel à un expert pour authentifier mon meuble ?
Il est tout à fait possible en cas de doute de faire appel à un expert (Souvent à proximité des salles des ventes comme à Drouot à Paris). Il en existe de nombreux partout en France qui vous aideront à faire le bon choix. (attention, la solicitation d’un professionel peut nécessiter une rémunération à prévoir).
Savoir répondre à ces 10 questions vous permettra certainement de passer du statut d’amateur à celui d’amateur éclairé.
Pour approfondir vos connaissances, le Wikimeubles vous invite chaleureusement à parcourir toute l’histoire du mobilier !