Véritable icône de la chambre à coucher des rois, ou des puissants, le lit à baldaquin, inspire encore et toujours les designers de lits insolites… découvrez ce morceau d’histoire du meuble qui continue de fasciner par son style aussi marquant qu’élégant !
Sommaire
Autopsie du lit à baldaquin
Ce que nous appelons aujourd’hui un lit à baldaquin est un lit dont le ciel est soutenu par quatre montants en bois ou en métal partant des pieds. Le baldaquin qui recouvre la couche préserve aussi bien la chaleur que l’intimité. Il peut être garni de toutes sortes de tissus :
- Le chevet, ou tête de lit, représente le panneau du châlit plus élevé que le panneau du pied et les battants. Il fait parfois partie du support du baldaquin.
- Le dossier peut être droit, incliné, incurvé, réglable, plein ou ajouré, nu ou habillé. Il correspond à la partie sur laquelle s’appuie le dos. Sa forme et sa décoration marquent l’appartenance d’un siège à un style.
- Le court pan est la traverse qui relie le dossier du lit aux pieds.
- Le pied de lit est l’’extrêmité du châlit d’un lit.
- Le longeron est la pièce longitudinale du bâti. Il correspond à l’élément horizontal qui raccorde les chevets.
- Le châlit est le cadre du lit. En bois ou en métal, il est fermé par le chevet et le pied de lit et il est relié par les battants.
- L’aigrette est constituée par les panaches des pavillons de lits qui forment les dais et les baldaquins du Moyen-âge jusqu’au XVIIIème siècle.
- Le baldaquin est l’élément de couverture. Il est d’origine orientale. Il est généralement formé d’un châssis en bois reposant sur des colonnes. Il est revêtu d’une pièce de tissu retombant en drapé.
- Les dais sont les étoffes drapées tendues au-dessus du lit. Toutefois, ce terme est aussi utilisé pour désigner le toit de bois.
- Le ciel de lit est le cadre de tissu tendu au-dessus du lit. Ce terme est synonyme de baldaquin.
- La courtine représente la tenture servant à séparer une pièce de l’espace environnant. Elle permet d’isoler certains meubles comme les lits à baldaquin.
Lit à baldaquin : fumerie chinoise d’opium
Le saviez-vous ?
Le baldaquin a d’abord désigné la soie de Bagdad (Baldac ou Baudac au Moyen Âge).
Il est utilisé aujourd’hui pour désigner tantôt une tenture de lit tantôt la structure permettant d’accrocher cette tenture.
Par extension, il désigne aussi dans l’architecture religieuse un dais posé sur des colonnes et coiffant un autel remplaçant le ciborium préalable des édifices paléochrétiens.
Il désigne enfin toute forme de dais qui couronne un trône, une baignoire, une niche, un lit, etc.
L’histoire du lit à baldaquin
Le lit à baldaquin au Moyen-âge
Le lit à baldaquin est apparu à la fin du XVème siècle dans les pays aisés d’Europe. Il est à l’origine davantage utilitaire que décoratif. Grâce aux étoffes suspendues autour du lit, ce meuble servait aux maîtres et aux seigneurs, ainsi qu’à leurs familles, non seulement à se protéger du froid, mais aussi à séparer l’espace de celui de leurs serviteurs, qui dormaient fréquemment dans la même pièce.
Le lit à baldaquin est sobre et simple – même dans les milieux les plus riches – jusqu’au XVIème siècle. Ensuite, il se distingue en fonction de ses usagers.
Le lit des pauvres
- Le lit des pauvres était taillé dans le chêne ou le hêtre ;
- Il était doté de courtines faites d’étoffes grossières en tissus mats, épais et opaques.
Le lit des riches
- Celui des plus riches était sculpté avec un baldaquin ;
- des rideaux constitués de velours brodé et de tissus précieux ;
- Le lit étant à cette époque lié à une notion de prestige, la tête de lit et les colonnes de bois précieux sont fréquemment sculptés ;
- Les nobles affichent aussi les armoiries de leur famille sur le ciel de lit.
Au Moyen-âge comme à la Renaissance, les lits étaient placés au milieu des chambres.
Le lit à baldaquin à la Renaissance
Le lit à baldaquin devient un meuble courant dans tous les milieux sociaux à partir du XVIIème siècle. Son usage répond alors à des critères moins fonctionnels. A la Renaissance, l’esthétique prime. Le travail du bois et les tissus choisis relèvent essentiellement de l’esthétique. Les colonnes de bois des lits à baldaquin deviennent des supports de décors sculptés et les tissus sont savamment choisis.
Bon à savoir
A la Renaissance, le lit est un bien de valeur qui appartient au mobilier familial. Il fait d’ailleurs fréquemment partie des testaments.
Le lit est une pièce du mobilier d’apparat. Aussi, dans les milieux les plus riches, les hommes comme les femmes de cette époque dorment dans un lit plus simple et reçoivent dans leurs lits à baldaquin. Toutefois, dans les classes sociales les moins aisées, le sommeil est un moment collectif. Les lits accueillent plusieurs personnes, ce qui explique l’importance de leur taille.
Le saviez-vous ?
Tous les rois s’offrirent des lits extravagants. Louis XIV possédait plus de quatre cent lits, pour la plupart ornés de chevets et de garnitures très ouvragés.
Il aimait rester au lit et tenait souvent audience dans sa chambre, où il délivrait ses ordonnances dans une position de repos.
Chambre de Louis XIV – Château de Versailles
Au XVIIème siècle et au début du XIXème, les conditions d’isolation des habitations s’améliorent. Le lit à baldaquin tombe alors peu à peu en désuétude.
Le lit à baldaquin d’aujourd’hui
Mais il est aujourd’hui bel et bien revenu. Il ne présente bien évidemment plus qu’une fonction esthétique et se propose dans diverses versions, permettant pour certaines d’entre elles une adaptation à notre mode de vie actuel : avec ou sans ciel de lit, avec ou sans structure encadrant le lit, avec ou sans voilage ou tissu.
Certes, le lit à baldaquin existe toujours dans sa structure classique, mais il a adopté un design plus épuré, plus contemporain. On le retrouve également dans les ambiances s’inspirant du style bohème.
Les différentes familles de lits à baldaquin
Le lit à colonnes
Le lit à colonnes est un lit à dais comportant quatre montants verticaux. Il s’agit du lit à baldaquin à la française. (1771)
Le lit à la duchesse
Garni de tissus précieux, le lit à la duchesse est une pièce de mobilier d’apparat utilisée en France au XVIIIe siècle. (1771)
Le lit à la polonaise
Très apprécié sous le règne de Louis XVI, le lit à la polonaise est habituellement réservé aux alcôves. (1788)
Le lit à la turque
Le lit à la turque est un lit de repos. Il présente l’aspect d’un divan massif avec des accoudoirs arrondis, caractéristique du mobilier français de la fin du XVIIe siècle. Il fut très à la mode sous le Second Empire. (1771)
Le lit impérial
Très en vogue en France sous l’Empire et la Restauration, le lit impérial est aussi appelé «lit à la Grecque» ou «lit à la romaine».