Le monde de la mode et du design est de plus en plus conscient des grands enjeux environnementaux de notre époque. Et le secteur de l’ameublement ne fait pas exception à la règle ! Dans cette optique, de nombreux fabricants, marques, et designers, émergents ou déjà bien présentes sur le marché du meuble, ont décidé de proposer des meubles écologiques, pensés et conçus pour minimiser leur impact sur la planète et concilier design élégant et original avec responsabilité écologique !
Sommaire
Éthique et esthétique : qu’est-ce qu’un meuble écologique ?
Le mot écologique est sur toutes les lèvres et servi à toutes les sauces. Tant et si bien qu’il peut parfois être difficile de lui donner une définition claire. Dans le monde de l’ameublement, les termes « écologique » ou « meubles écologiques » servent à désigner des meubles qui possèdent un certain nombre de caractéristiques, parmi lesquelles l’utilisation de matières et matériaux durables, un processus de conception et de production éthique, ou le fait que le meuble soit pensé et conçu pour être réparable et recyclable.
Certaines certifications permettent également d’identifier un meuble comme “officiellement écologique”. Cependant, l’idée d’un mobilier écologique et durable est davantage une affaire de philosophie d’entreprise et de choix économiques, qu’une question de labels.
Meuble écologique : plus qu’une histoire de matériaux durables.
Les meubles écologiques sont principalement conçus à partir de matières et matériaux durables, renouvelables, recyclables ou recyclés, choisis pour leur qualité et leur longévité. Parmi les matières et les matériaux les plus couramment utilisés dans la fabrication de ces meubles, on peut par exemple citer le bois certifié FSC, issu de forêts gérées de manière durable (qui respectent les cycles de renouvellement naturel du bois, et des pratiques de coupes qui respectent la biodiversité).
Mais le bois n’est pas la seule option !
Le bambou, une alternative de plus en plus utilisée
Le bambou est aussi très prisé, notamment grâce à sa capacité de pousse exceptionnellement rapide et le fait qu’il ne nécessite aucune replantation après la récolte. Car si vous l’ignoriez, le bambou repousse à partir de ses propres racines !
Le liège, un matériau recyclable
Le liège fait partie des matériaux recyclables et renouvelables qui a le vent en poupe en matière de meubles écologiques. Issu directement de l’écorce de l’arbre à liège, il peut être extrait sans pour autant endommager l’arbre lui-même qui se régénère après l’extraction. Au-delà de son esthétique originale, le liège est également utilisé pour ses qualités d’isolation thermiques et acoustiques.
Les matières recyclées
De manière générale, les matières recyclées, comme les métaux (l’acier ou l’aluminium), les textiles naturels (comme le lin, le coton biologique ou la laine), et le verre recyclé, sont les matériaux les plus couramment utilisés dans la conception de meubles écologiques. Au-delà du fait que l’utilisation de matériaux recyclés permet de réduire la demande de ressources vierges et de matières premières, elle permet également de limiter la production de déchets et de réduire l’empreinte écologique des meubles. LA recette, pour construire du mobilier durable.
Éco-conception : vers des processus de fabrication éthiques et durables
On parle de meubles écologiques lorsque l’on se réfère à un meuble qui a été conçu et construit selon un procédé de production éthique, respectueux de l’environnement et le moins polluant possible. Il peut donc s’agir d’un meuble confectionné de manière artisanale, d’une production à petite échelle, d’un meuble dont la méthode de fabrication inclut l’utilisation d’énergies renouvelables ou qui est produit et commercialisé par une entreprise engagée dans des pratiques de décarbonation.
Cette décarbonation des procédés invite à optimiser la logistique et réduire les transports (circuits courts et transports écologiques), réduire la production de déchets liée aux emballages et mettre en place des programmes de recyclage.
Le saviez-vous ?
L’e-commerce a un impact environnemental non négligeable, notamment via le transport, les retours produits et le surplus d’emballage. En revanche, et contrairement aux idées reçues, en adoptant des pratiques de décarbonation, il s’agit d’un levier qui pourrait influencer massivement et positivement les chaînes de production, d’approvisionnement et les modes de consommation à l’échelle mondiale.
La conception et la commercialisation de meubles écologiques englobent donc une philosophie, un parti pris et un ensemble de pratiques cohérentes et alignées.
Les fabricants de meubles écologiques, peu importe la taille de leur production, s’efforcent d’être aussi transparents que possible concernant la traçabilité des matériaux, les conditions de travail dans les usines, les pratiques forestières ou les processus de recyclage.
L’utilisation d’énergie renouvelable lors du processus de fabrication du meuble est également un élément important. Greenington, une entreprise spécialisée dans la fabrication de meubles en bambou, utilise l’énergie solaire pour l’alimentation de leur installation. D’autres entreprises de meubles écologiques préfèrent engager des artisans locaux et s’associer à des certifications comme Fair Trade afin de soutenir l’économie locale et garantir des conditions de travail équitables à leurs équipes.
Longévité, réparabilité et recyclabilité : des meubles conçus pour durer
Pour être considéré comme écologique, un meuble se doit d’être résistant dans le temps. Il doit aussi être potentiellement et facilement réparable en cas de dommages et idéalement entièrement ou en partie recyclable en fin de vie.
L’idée du meuble écologique est de contraster et de proposer une alternative éthique au « tout jetable » en offrant une solution durable. Au-delà des matériaux utilisés, il s’agit aussi d’une histoire de concept et de design, car le principe de réparabilité doit être mis en place dès la phase de conception du meuble.
Du point de vue du design pur, l’idée d’un meuble durable invite à penser à un design intemporel qui viendrait contraster avec une quelconque mode (irrémédiablement temporaire et rapidement obsolète).
D’un point de vue constructif, certaines conceptions mettent l’accent sur des processus d’assemblage (et donc d’éventuel désassemblage), qui permettent de réparer ou remplacer facilement certaines pièces endommagées par l’usure et le temps. C’est notamment le cas de certains designers et fabricants de meubles, comme Herman Miller (connu pour la modularité de ses meubles), Vitra (qui allie esthétique, modularité, et durabilité), ou Emeco (connu pour ses chaises en aluminium recyclé).
QUID du géant du meuble en kit IKEA ? La firme Suédoise est souvent accusé de greenwashing et a presque réussi à nous convaincre de ses fausses bonnes pratiques. En dépit de la mise en place d’un programme de recyclage, de diverses initiatives en matière de durabilité et de réparabilité (via la vente de pièces détachées), ainsi que de l’affirmation de n’utiliser que du bois recyclé ou certifié, IKEA continue de défendre un modèle d’exploitation peu responsable basé sur la monoculture et la coupe à ras. À l’échelle mondiale, la compagnie est d’ailleurs responsable de l’abattage de 1 % des forêts, soit un arbre coupé toutes les deux secondes.
Meuble écologique « certifié » : le gage d’un achat responsable ?
Un meuble dit écologique peut être officiellement certifié par un organisme indépendant et donc facilement reconnu par le grand public comme une option éthique et durable. Parmi les certifications les plus connues, on retrouve la FSC et la PEFC (deux certifications spécifiques au bois), la GREENGUARD (qui garantit l’utilisation minimum de polluant volatile et garantit la qualité de l’air), et l’EcoLabel Européen (un label attribué aux produits ayant un faible impact sur l’environnement).
Mais l’une des certifications les plus intéressantes est sans doute la Cradle to Cradle, qui favorise et encourage les pratiques de production circulaire et qui évalue les produits selon plusieurs aspects, comme la réutilisation des matériaux, l’utilisation d’énergies renouvelables durant le processus de conception, la gestion de l’eau, la santé environnementale et l’équité sociale.
En revanche, même si ces certifications permettent d’identifier officiellement un meuble écologique et facilitent le choix des consommateurs, elles restent relativement coûteuses et complexes à obtenir. Leur absence ne doit donc pas être un facteur décisif. Le mieux reste de se renseigner sur la marque choisie, l’engagement écologique du fabricant et les pratiques de l’entreprise.
Et comme toujours, le consommateur sera celui qui décidera du type de monde dans lequel il souhaite vivre, en faisant des choix conscients et informés.