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La soie, une très longue histoire
Le plus vieux fragment de soie a été découvert en Chine en 2570 avant J.-C. L’histoire de la soie se poursuit avec trois millénaires d’exclusivité durant lesquels la Chine commerce ce tissu précieux sans jamais en transmettre le secret.
En Europe, la soie fut longtemps un monopole de l’Empire romain d’Orient. Arrivée en Europe occidentale à la fin du Moyen Âge, la production de soie parvient au stade de l’industrialisation à partir du XIXe siècle, à Lyon notamment.
Devinette : comment appelle-t-on la soie artificielle aujourd’hui ?
En 1843, les Français Hilaire de Chardonnet et Auguste Delubac inventent une soie artificielle à base de cellulose et de collodion, remplaçant l’usage des vers à soie. D’abord appelée « soie artificielle », puis « rayonne » en 1924, ce textile a été créé pour répondre à la demande de tissus semblables à la soie, mais plus économiques. Bien que fragile, elle constitue une alternative au velours, au crêpe ou au lin. Elle est confortable, économique à produire et se teint facilement.
A l’origine végétale, la soie artificielle est aujourd’hui fabriquée sans aucun produit naturel. On la connaît mieux sous le nom de viscose.
La production de la soie connaît un grave déclin lié à la concurrence de fibres modernes – dont le nylon -, à l’évolution des coutumes vestimentaires en Europe, à l’essor de certains pays d’Asie et aux épidémies qui touchent le ver à soie en France, menant à la situation actuelle où la production est à nouveau essentiellement asiatique.
La fabrication de la soie
- La première étape de production de la soie intervient 8 à 10 jours après la fabrication du cocon. Appelée décoconnage, elle consiste à enlever les cocons de leur support, à les trier et à enlever la bourre – ou « blaze » – qui a servi à la fixation du cocon.
- Vient ensuite la phase de l’étouffage : les cocons sont étouffés dans des étuves de 70 à 80 °C, puis trempés dans l’eau bouillante pour que le grès (ou séricine, colle naturelle protégeant les brins) se ramollisse.
- L’étape de la filature intervient durant le refroidissement. Chaque cocon n’est fait que d’un seul fil appelé bave.
- Chaque fil étant trop fin, on en réunit plusieurs (une dizaine) lors du dévidage. Ceux-ci se soudent entre eux grâce au grès, lors de son refroidissement.
- Les fils sont enroulés sur des « dévidoirs », la soie est alors dite soie « grège ». Celle-ci est ensuite enroulée sur des écheveaux ou « flotte ».
Le saviez-vous ?
Un kilogramme de soie grège s’obtient avec huit à dix kilogrammes de cocon.
- Pour le tissage, la soie se présente sous la forme de flotte. Elle est d’abord enroulée sur un tambour, « l’ourdissoir », ce qui permettra de monter les fils de chaîne sur le métier. Elle est ensuite dévidée sur une « cannette » qui sera placée dans la « navette ». Celle-ci sert à tisser la trame.
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