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Les 3 plus beaux meubles de l’Egypte ancienne
Evoquer les meubles de l’Egypte antique nous mène incontournablement vers la tombe de l’un des plus célèbres pharaons découverte par Howard Carter en 1922, Toutânkhamon. Lits funéraires, chaises pliantes, jeux de plateaux mais aussi meubles du quotidien, le tout conçu dans les plus précieux matériaux. Si les pharaons évoluaient avec un mobilier raffiné, la haute société égyptienne n’était pas en reste. Et si l’Egypte ne disposait pas sur son sol des bois précieux nécessaires à la conception de ces meubles, elle ne manquait pas de l’importer ! Nous vous emmenons au bord du Nil, pendant 5 siècles avant notre ère, pour découvrir quelques uns des plus beaux meubles de l’Egypte antique.
Le lit en bois doré de la reine Hétéphérès
Au coeur de la nécropole de Dahchour, située à moins de 30 km du Caire et réouverte au public en 2019, deux pyramides s’érigent du sol, la première accueillant la dépouille de Snéfrou, la seconde celle d’Hétéphérès.
Femme du pharaon Snéfrou, fondateur de la IVème dynastie, et mère de Chéops, la reine Hétéphérès fut dotée d’un incroyable mobilier funéraire parmi lequel un lit en bois doré aussi raffiné que simple, aujourd’hui exposé au Musée égyptien du Caire.
Le lit en bois doré de la reine Hétéphérès
A première vue, on aurait tendance à penser que le panneau de bois faisait office de tête de lit, c’est en réalité le pied ! Parmi les caractéristiques propres à ce meuble témoin de la vie à la cour en -2500 avant JC, on retrouve :
- une longueur d’1m78 sur moins d’un mètre de largeur : la reine devait donc être de taille moyenne;
- 7 planches composent le sommier : très certainement richement recouvert de coussins et de tissus, le tout composait un ensemble de literie très confortable;
- un châssis constitué de deux barres transversales en bois reliées de deux barres latérales dont la fin est composée de feuilles de papyrus;
- une planche de bois dotée de motifs, rosette et plumage, sertis d’incrustations noires et bleues;
- des pieds en tête de lion, symbole de puissance pour la royauté mais aussi de protection, recouverte de feuilles d’or tout comme le châssis.
A l’origine, un appui-tête en bois précieux était intégré au lit.
Le saviez-vous ?
De nombreuses zones d’ombres demeurent sur la vie d’Hétéphérès I, si bien que les fouilles entreprises en 1927 dans sa tombe n’ont pas permis de retrouver sa momie. Le sarcophage vide indiquait-il que la reine fut réinhumé ailleurs ? Le mystère reste entier.
Une chaise bleue datant du Nouvel Empire (1550-1060 avant JC)
Malgré une peinture bleue pleine d’éclat et un cuir quasi neuf, la structure en bois de cette chaise raffinée est vieille de 3500 ans ! Remarquablement préservée dans un tombeau, elle a été rachetée pour le Louvre en 1826 à Henry Salt, consul d’Angleterre en Egypte au début du XIXème siècle.
Reprenant les principales caractéristiques des chaises découvertes dans les tombes pharaoniques, la chaise bleue du Nouvel Empire est constituée :
- d’un dossier incliné et incurvé au sommet vers l’arrière maintenu par des renforts verticaux, le tout doublé par des équerres ;
- d’une incurvation centrale au niveau du dossier renforce l’élégance du meuble ainsi que l’emploi de deux tons de bois, l’un clair, l’autre foncé;
- de deux nénuphars incrustés sur le bois foncé;
- d’une frise horizontale en damier;
- de pieds en pattes de lion bleues, couleur très utilisée lors du Nouvel Empire et retrouvée sur une autre chaise découverte dans une tombe de la Vallée des Rois.
Les contemporains de l’époque verront dans ce siège témoin de l’Antiquité les prémisses du style Directoire avec ses pattes de lion et son dossier enroulé au sommet.
Un appui-tête démontable, l’objet du quotidien de l’Egypte antique
Qui a dit que l’obsession pour la praticité des meubles était notre seul lot ? La preuve avec cet appui-tête démontable très élégant conservé et exposé au musée du Louvre, dans l’aile Sully, du côté des Antiquités égyptiennes.
C’est avec beaucoup de tendresse que nous décrivons cet objet du quotidien, dénommé chevet ou appui-tête, très utilisé dans les temps pharaoniques, comme en témoigne l’usure du bois, et que l’on plaçait dans les tombes pour accompagner le défunt dans son voyage.
Une formule concernant le chevet a même été retrouvée dans le livre des Morts, évoquant la protection de la tête du défunt et donc placée sous cette dernière lors de sa momification.
Sur ce modèle de chevet fonctionnel, on retrouve :
- des pattes de félin en bois brun-rouge dont les griffes sont incrustées d’ivoire;
- des incrustations en ivoire sont aussi présentes sur les pièces de bois soutenant le support, comme pour faire ressortir les coussinets du félin;
- les pieds sont encastrés l’une dans l’autre pour pouvoir plier l’appui-tête.